13 novembre 2005

[opinione] Le football, ciment d'une société

L'incredibile attenzione degli svizzeri per la nazionale di calcio, in questi giorni di spareggi per l'accesso ai Mondiali del 2006, ha stupito prima di tutto loro. La stupefacente ricaduta sociale del calcio non interessa, quindi, esclusivamente realtà "difficili". Interessante l'analisi che ne ha tratto Ignace Jeannerat su " Le Temps", il più autorevole quotidiano svizzero di lingua francese.
Eccola.

Des billets pour le match Suisse-Turquie vendus en moins d'une heure, un pays tout entier qui se passionne pour une rencontre ouvrant sur la Coupe du monde de football en Allemagne, un Stade de Genève sans équipe à demeure qui se remplit presque aisément pour une confrontation «amicale» Angleterre-Argentine... Passion autour d'un ballon.

Irraisonnable? Absurde? Insensé? Non. Même les plus sceptiques ou les plus ignares doivent en convenir, le football est au cœur de la société. Ni un miroir aux alouettes, ni une drogue pour le peuple. Une réalité sociale et économique.

Inutile d'argumenter longtemps sur la place du ballon rond au Brésil, en Italie, en Espagne et plus récemment, en Corée du Sud ou au Japon. Le football habite l'âme de ces pays.

Il y a aussi le football ciment. En Afrique du Sud il y a une dizaine d'années, au Rwanda plus récemment, chaque match de l'équipe nationale est vécu comme un acte de réconciliation nationale. Idem en Côte d'Ivoire. La sélection des Eléphants a créé par-delà les antagonismes fratricides, par-delà la ligne de rébellion, un sentiment d'appartenance, de vivre ensemble.

Football reconnaissance sociale. Regardez dans les quartiers déshérités, et pas uniquement français. Beaucoup de jeunes que la société décourage ou déçoit apprennent l'école de la vie en jouant au football. Un vrai chemin initiatique, une porte vers l'avenir et même une image de réussite sociale. Le football a pris une telle importance que, chaque fois que la télévision a diffusé un match de football au cours des quinze derniers jours, les banlieues françaises ont été moins éruptives que la veille.

En 1998, sans la victoire de la Coupe du monde, la France aurait déjà explosé dans les coutures de ses banlieues. Cette équipe championne du monde «black-blanc-beur» dans laquelle coulait du sang africain, antillais, calédonien, guyanais, arménien, mais aussi basque, normand, languedocien et breton a fait écran, a anesthésié un malaise croissant. Déjà il y a vingt ans, la marche des Beurs qui avaient exprimé les protestations des jeunes Français d'origine arabe ou africaine contre les obstacles mis à leur intégration avait révélé ce sentiment de hors-jeu. Zidane, Thuram et Makelele avaient provisoirement transformé ce malaise en fierté. Comme eux, ils étaient issus des quartiers.

Alors, si comparaison n'est pas raison, pourquoi ne pas regarder l'équipe suisse de football comme un lien fédéral plus fort et plus vivant que le pluralisme des langues?

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